« Highway to hell » – AC/DC (1979)

Mathilde
30 octobre 2017

Nous quittons notre hôtel de Santa Cruz, direction Sucre. Cette fois-ci via Cochabamba parce que la route est parait-il bien meilleure et que nous sommes échaudés par l’épisode du Turbo sur la route soi disant difficile de Samaipata. Néanmoins nous faisons une halte âprement négocié avec les moins de 14 ans à Aqualand, on se dit que tant qu’à dépenser de l’argent dans un parc d’attraction autant le faire en Bolivie où tout coûte moins cher ! (Radins, nous ?)

Après une arrivée un peu décevante, des entrées plus chères que prévues et surtout une bonne partie des attractions fermée, au fur et à mesure de la matinée la plupart des toboggans s’ouvrent, nous sommes quasiment seuls et même si les jointures des toboggans nous écorchent un peu le dos (mais j’ai encore le souvenir de m’être éraflé le bas du dos à Aquacity d’Arcachon en… 1984), nous profitons pleinement de la journée. Nous passerons la nuit sur une jolie place de Buena Vista 70 km plus loin, la nuit la plus chaude de notre voyage, 32°C à l’extérieur (et à l’intérieur) jusqu’à au moins 23h.

Nous quittons notre « villégiature » surchauffée à 6h (28°C) pour rejoindre les hauteurs de Cochabamba, 200km nous attendent pour rejoindre la montagne et dormir à 3000 m d’altitude … au frais.

A l’approche de la montagne, nous nous retrouvons immobilisés au milieu d’une file de camions car les autres véhicules, cars de tourisme compris, doublent sans frémir les kilomètres  de semi-remorques (dont nous faisons partie), quitte à s’enfoncer sur les bas cotés non stabilisés dès qu’une voiture arrive en face. Au bout d’une heure nous passons le péage, perplexes (mais pas inquiets) et entamons la montée avant que nous soyons immobilisés à nouveau quelques kilomètres plus loin. Ainsi débute une alternance d’arrêts qui durent quelque fois ¼ d’heure, quelque fois 1h et demi et de montée de quelques centaines de mètres voir 2 ou 3 km. Les véhicules plus légers tentant toujours de doubler. Après quelques heures de ce cirque, la circulation finit par être bloquée dans les deux sens, et nous n’avons avancé que de quelques kilomètres.

Aucun chemin de traverse, nous sommes tous condamnés à l’immobilisme dans les vapeurs d’échappement et les klaxons. A 18H30 il fait nuit noire et nous sommes encore bien loin de notre objectif. Nous quittons donc notre embouteillage infernal pour nous garer dans un des rares endroits qui nous permet de nous éloigner de la route d’une dizaine de mètres. L’endroit est jonché de détritus mais nous profitons de notre autosuffisance avec soulagement – douche et bon repas. Nous ne sommes qu’à 1000 m d’altitude mais il fait frais. Jusqu’au petit matin, nous observerons le défilé des camions qui s’arrêtent et repartent sur le même rythme saccadé que pendant l’après-midi. Quand nous repartons à 6h, la situation s’est enfin dégagée et nous prenons notre petit déjeuner 2500m plus haut, ressentant déjà les premiers effets de l’altitude : vertiges, essoufflement, pas d’inquiétude nous savons que nous allons redescendre.

Nous dormons une centaine de km plus loin dans un village à l’écart de la route principale où il faut l’avouer notre camping-car fait tache au milieu des maisons en terre et des troupeaux de moutons. A 3200 m les effets de l’altitude se font sentir, et prudemment nous ne tentons aucune activité physique même si le paysage s’y prête, nous faisons gentiment l’école, la moindre traversée du camping-car (toilettes- banquette- cabine) nous mettant hors d’haleine.

Le lendemain, nous arrivons à Sucre – capitale culturelle du pays – où nous allons passer quelques jours et surtout essuyer un violent orage de grêlons, le propriétaire (70 ans environ) du camping où nous dormons nous confie n’avoir vu ça que deux fois dans sa vie : pendant plusieurs heures la ville est sinistrée, la route qui passe devant notre camping est envahie de grêlons et le soir il y a encore des tas d’1 mètre de haut au milieu de la chaussée, un bâtiment s’est écroulé dans la ville faisant une cinquantaine de blessés et deux morts.

One comment on “« Highway to hell » – AC/DC (1979)”

  1. Décidément les routes de Bolivie ne sont pas un long fleuve tranquille.
    Mais malgré ses petits désagréments découvrir le pays doit être grisant surtout à plus de 3200 m d’altitude. Je vois que l´ ivco se comporte bien .
    Bisous à tous bonnes continuation

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