Nous quittons Sucre pour Potosi après notre traditionnelle recherche de carburant. La Bolivie est un pays très bon marché en général, comme beaucoup de pays les attractions touristiques coûtent sensiblement plus chères pour les étrangers (c’était également vrai aux chutes d’Iguazu coté brésilien et argentin), nous n’avons pas de problèmes à payer 3 fois plus cher, le truc c’est que en Bolivie le gasoil est apparemment aussi une attraction touristique et donc à la pompe le prix est multiplié par trois. C’est rageant, même si le prix final est comparable à celui de la France, mais surtout il y a quelques possibilités (connues de tous les touristes informés et surtout voyageant avec leur propre véhicule) de contourner cette réglementation …

Tout d’abord éviter les stations d’état (attention on ne sait pas trop ce qu’est une station d’état mais à priori les grosses enseignes sont des stations d’état), puis se garer hors de vue si possible de la station choisie, prendre son jerrycan et une fois sur deux moyennant ou pas une pièce d’identité (empruntée à la petite vendeuse d’essence au détail qui officie sur le trottoir d’en face, ou une photocopie de notre propre passeport étranger donc) on nous le remplit pour la modique somme de 3,72 Bol le litre (soit 40 cts d’euros le litre). Cela suppose donc de rendre visite à plusieurs stations service par plein d’autant plus que généralement nous ne pouvons faire ce petit cirque qu’une fois voir deux au maximum par station. En arrivant à Uyuni, nous nous sommes carrément fait accoster par un représentant de l’ordre et/ou employé d’une station d’état qui nous a proposé carrément de faire le plein dans sa station pour 6 Bol (en gros il utilise sa propre carte d’identité, paie le prix local et se met dans la poche la différence).

La route pour Potosi est un vrai « billard », magnifique, il n’y a personne et le paysage est superbe. Nous nous arrêtons souvent prendre des photos et déjeuner avec sous les yeux une nature à couper le souffle … d’ailleurs nous reprenons de l’altitude et nous avons littéralement le souffle coupé facilement.

Potosi se révèle être une bien plus belle ville qu’escomptée, après une après-midi coincés dans un parking fermé et une nuit très fraîche (ce sera la première d’une belle série puisque nos problèmes d’approvisionnement en gaz nous empêche de mettre le chauffage afin de préserver le réfrigérateur) au cour de laquelle nous expérimentons une première « configuration grand froid » (3 dans la capucine/ chambre d’Isaac et 2 dans notre lit), nous nous baladons dans les rues piétonnes (hors d’haleine, nous sommes à 3800 m).

Nous sommes à une encablure d’Uyuni et son célèbre désert de sel que nous atteignons sans encombre si ce n’est une inexplicable (inexplicable pour moi, à priori il s’agirait du pré filtre à gasoil) fuite de gasoil qui nous provoquent des sueurs froides. Elle nous accompagnera à chaque démarrage pendant les 15 prochains jours en altitude puis disparait dès que nous retrouvons le plancher des vaches (enfin les 2400m d’altitude de San Pedro de Atacama).

Après avoir finaliser nos réserves (carburant, eau, victuailles), nous quittons Uyuni pour le Salar. Nous sommes mystifiés par le paysage irréel et restons deux jours sur cette étendue blanche à laquelle les photos et vidéos que nous prendrons ne rendent même pas justice.