« Another one bites the dust » – Queen (1980)

Mathilde
14 novembre 2017

Secoués physiquement et émotionnellement par nos 5 jours dans le Sud Lipez, nous en avons presque oublié la poussière omniprésente, dans les placards, les habits, les lits et sur le véhicule. Cette poussière que nous n’allions pas tarder à mordre …

Nous quittons donc la Bolivie après avoir passé 2 jours aux sources d’eau chaude et après avoir décidé de ne pas s’aventurer sur une nouvelle piste douteuse pour voir la Laguna Verde (après tout est ce que la plupart des lacs ne sont pas plus ou moins verts ?). Nous faisons un passage de frontière et de douane relativement fluide (on nous a bien demandé de revenir 80 km en arrière pour faire tamponner les papiers de sortie du véhicule mais Bertrand était très motivé pour ne pas parcourir 160 km de la piste que nous venions de quitter, il a été persuasif et tout s’est bien déroulé). Heureux d’en finir avec ces pistes épouvantables, Bertrand embrasse le bitume !

Nous arrivons après une descente de 45 km (2000m de dénivelé négatif) à San Pedro de Atacama au Chili. Les environs de ce village hypra touristique ont beaucoup à offrir mais nous en profiterons quand nous remonterons dans quelques mois. Nous sommes à la fois, pressés car nous devons parcourir très rapidement les 3500 prochains kilomètres afin de voir les baleines (dans le parc de la Péninsule de Valdés) qui quittent leur villégiature habituelle en décembre, et à la fois un peu op-pressés par le tourisme de masse, les agences de voyage et magasins de souvenirs. 

Nous parcourons sur une belle route une centaine de kilomètre jusqu’à Calama où nous passerons la nuit dans une station service, non sans avoir goûté avec délectation à la surabondance d’un immense supermarché. Le lendemain à l’aube, après une nuit plus chaude que d’habitude, nous repartons. Le camping-car, pour la première fois depuis longtemps, démarre au quart de tour et la fuite de diesel a disparu. Les effets combinés de l’altitude et du froid sur la mécanique semblent enfin vaincus et c’est en conquérants que nous reprenons la route lisse comme un billard, prêts a avaler des centaines de kilomètre dans la journée.

Nous nous arrêtons pour un petit déjeuner tardif à la Mano del desierto (une photo vaut souvent mieux qu’une explication).

Une centaine de kilomètre plus loin, Bertrand ne peut plus accélérer, un bruit inquiétant et (malheureusement) familier se fait entendre, puis … de la fumée blanche. De toute évidence le turbo ! Celui-là même que nous venons de changer et auquel nous avons déjà sacrifié quinze jours d’immobilisation en Bolivie ! Le premier signe de civilisation se situe à 150 km devant nous et nous n’avons rien traversé (aucune présence humaine) depuis la ville d’Antofagasta, il y a … 150 km de ça ! Nous sommes dans le fameux désert d’Atacama (le désert le plus aride du monde) !

Nous décidons de rebrousser chemin vers Antofagasta. Afin de préserver les restes du turbo qui fume sensiblement moins qu’en Bolivie, nous roulons à 40 km/h et mettons donc plus de 4 heures pour nous retrouver à 18h15 devant la porte fermée du garage IVECO (NDLR : la marque du camping-car) de la ville et de nous faire expliquer gentiment que le lendemain, vendredi, est … férié !

Evidemment, c’est un jour férié, comme en Argentine au moment de récupérer le camping-car à la douane après trois semaine d’attente, comme en Bolivie quand nous avons cassé le turbo ! Un hôtel avec internet / télé et trois jours plus tard, Bertrand se rend au garage IVECO qui s’avère ne nous être d’aucune utilité par défaut patent de compétence et de motivation. Mais quand enfin nous nous en rendons compte au bout de 2 jours, nous réalisons également que nous sommes la veille … de la Toussaint ! Tiens, tiens un jour férié !

Autant dire que nos cétacés argentins deviennent de plus en plus lointains …

Finalement, nous allons frapper à la porte du spécialiste local de turbo et (accessoirement) représentant de la marque de notre turbo. Il nous annonce que malheureusement notre modèle n’est pas disponible au Chili mais qu’il y a une possibilité d’un turbo très similaire disponible à Santiago qu’ils peuvent recevoir … dans 4 jours (week-end oblige !).

Lundi matin, confiants nous préparons nos affaires et nous apprêtons à quitter Antofagasta après un séjour forcé de 11 jours dans cette ville absolument pas réputée. Nous avons quand même pu profiter de la plage et du centre commercial, d’un petit groupe de lions de mer qui glandouillait dans le port, des douches chaudes, d’une connexion internet ultra performante, promener un squelette dans la ville (pour Halloween) et même commencer à faire nos achats de noël (nous ne devrions pas avoir le temps de nous arrêter dans une grosse ville avant un moment).

Et puis en fait, le turbo ne convenait pas …

Alors on est encore resté à atermoyer trois jours de plus pour commander un turbo en Italie. Fatigués de manger des frites et des pizzas, mais aussi de notre hôtel qui commence sérieusement à grever notre budget mensuel, nous avons ensuite embarqué dans un bus de nuit direction La Serena, une station balnéaire à 800 km au sud, où nous arrivons après 12 h de voyage pour nous installer dans un appartement cosy avec piscine mais surtout laverie et cuisine ! 

Encore quelques jours à attendre le feu vert et Bertrand ira récupérer le camping-car (buongiorno nuovo turbo !) et nous repartirons avec le mince espoir d’apercevoir Moby Dick et ses consœurs retardataires …

 

3 comments on “« Another one bites the dust » – Queen (1980)”

  1. On vous suit toujours de prêt par internet tout vaux malheur nous font froid dans le dos et on se demande en s’endormant qu’est-ce qu’ils vas vous arriver demain.
    L’aventure étant l’aventure un jour peut-être ce brave iveco vous emmènera très loin ,
    Sans panne ?? mais bien sûr Il attend des routes meilleures
    Bon courage est gros bisous à tous

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