« Hey, that’s no way to say good bye » – Leonard Cohen (1967)
On avait imaginé une journée de départ reposante et nostalgique, ce fut plutôt stressant pour nos au-revoirs à la France :
– Gare de Nantes : alors que nous venons d’échapper à la possible annulation de notre train à cause des perturbations de la Gare Montparnasse, nous observons impuissants le visage de Bertrand blêmir au fur et à mesure qu’il fouille nos quatorze sacs pour y chercher en vain la carte grise du camping-car (
indispensable pour récupérer le camping-car à Buenos Aires)…En fait, je l’avais rangée avec d’autres papiers importants … à son insu et au mien !
– A bord du TGV : sueurs froides et nos visages qui se décomposent à chaque annonce nous expliquant les raisons plus ou moins mystérieuses (« un gros objet sur la voie », « nous roulons à petite vitesse sur les rails du RER ») de notre retard croissant (et dire qu’à ce moment nous pensions que l’enregistrement fermait une demi-heure avant le départ pour les vols internationaux). Résultat nous arrivons avec 1H25 de retard, soit moins de 20 minutes avant la fermeture de l’enregistrement.
– Aéroport Roissy Charles de Gaulle : notre course effrénée pour enregistrer nos bagages à cinq minutes de la fermeture des comptoirs d’Air Canada (une heure avant le départ donc et non trente minute) … puis l’attente interminable (étant donné notre timing serré) à la douane dans une étuve. La course effrénée pour attraper notre avion pour Montréal et pénétrer en trombe et haletant dans l’appareil sous les regards réprobateurs des autres passagers déjà installés depuis longtemps. On se dit « plus jamais ça, la prochaine fois on prévoit d’arriver suffisamment en avance » pour éviter le stress d’un 1500 m par équipe chargés de bagages à main improbablement lourds et difficiles à porter dans un aéroport à la signalétique obscure (en tout cas, quand tu la lis en courant).
– Montréal : Enfin arrivés, après avoir sévèrement briefé les enfants sur le non-sens de l’humour du « douanier » en général (pas de blagues sur les bombes ou la drogue que nous transportons), nous sommes mollement happés par un flot de sirop d’érable sous la forme de quelques agents d’immigration souriant, bienveillants, compréhensifs … Pfffiou. Moins de 24h après … Causes différentes (restaurant en famille qui traîne, retour bucolique jusqu’au AirBnB dans les rues de Montréal, Uber qui se fait attendre, et attendre, et attendre …) mêmes effets : la course effrénée pour attraper notre avion pour … Toronto (puis Buenos Aires) et pénétrer en trombe et haletant dans l’appareil sous les regards réprobateurs des autres passagers déjà installés depuis longtemps. Impression de déjà-vu …
On a quand même réussi en cours de route à glaner une validation de notre résidence permanente au Canada.