« Je suis malade » – Serge Lama (1973)

Mathilde
7 septembre 2017

Enrhumé en Espagnol se dit constipado. Autant dire que cela fait bien rire les enfants, on s’attend à la bonne blague, quelqu’un nous dit qu’il est constipado et on le croit … constipé !

Voici douze jours que nous sommes partis de Buenos Aires, dix jours que Bertrand est allé récupérer le camping car. Dès le lendemain matin, nous avons pris la route, impatients d’en découdre avec la Pampa et surtout de quitter Buenos Aires.

Au moment du dédouanement (après l’échec de la veille) comme pour achever la bête après des semaines d’attente, Bertrand s’est aperçu que l’autoradio vétuste (sans la façade que nous avions enlevée) avait disparu, qu’on avait tenté, heureusement en vain, de pénétrer la cabine par les grilles de séparation installées avant le départ du camping-car pour Anvers et que la fenêtre arrière (qui donne sur la « salle de bain ») avait été forcée (avec succès) et l’intérieur du camping-car visité. Apparemment les intrus n’avaient pas trouvé nos bagages à leur goût car ils avaient laissé le matériel scolaire, les playmobils, les legos, les livres (y compris les 46 tomes de dragons ball Z bizarrement) mais aussi un aspirateur à main tout neuf (certes rangé sous une banquette). Le soir de notre « aménagement », nous nous sommes légitimement dit qu’ils n’avaient rien embarqué et qu’on s’en sortait bien ( la salle de bain était recouverte de poussière brune). Evidemment ça paraissait bizarre de ne pas retrouver trois oreillers neufs le premier soir (difficile à dissimuler dans nos 10 m2), mais moins difficile que d’imaginer que ce fut le seul butin de nos visiteurs. Depuis, nous avons confirmé que ces oreillers avaient bien été volés, ainsi qu’une paire de chaussures appartenant à Bertrand, les talkies walkies, les jumelles de Léonard et peut-être d’autres bricoles …

La première journée de voyage est chaotique, nous perdons du temps à chercher un fournisseur de gaz et surtout nous sommes toujours séparés de la cabine par les grilles et sommes très à l’étroit entre nos valises/sacs et une immense soute de métal qu’il faut fixer à l’arrière du véhicule. Nous dormons dans une station-service pour notre première nuit hors de Buenos Aires.

Le lendemain nous atterrissons par hasard dans une station thermale. Étrange atmosphère où malgré la pluie battante les promeneurs sont affublés de peignoir blanc et de tongs. Nous passons une nuit au bord du fleuve dans un quartier résidentiel à une centaine de mètres des thermes. Pour nous récompenser d’être aussi formidables, nous nous octroyons une journée dans les piscines d’eau chaude des termes. Il fait frais et il pleut, et les baignoires géantes (de 35 à 41°c) sont un vrai bonheur pour toute la famille.

Après qu’un policier nous a gentiment invité à ne pas dormir en pleine ville, nous quittons dans la soirée la ville de Fundaçion pour s’installer sur une station-service que nous quittons à l’aube le lendemain en direction de la réserve naturelle «Esteras del Ibera ». Nous finissons la journée par 4 heures de pistes où nous croisons des nandous, beaucoup d’oiseaux des marais et quelques adorables capibaras (gros ragondins à la tête rectangulaire, a priori inoffensifs). La piste qui nous attend de l’autre coté du parc s’annonce encore plus longue…

Le lendemain, malgré des pluies violentes nous profitons d’une éclaircie pour faire un tour de la réserve en bateau. Accompagné de notre guide nous découvrons des caïmans, notamment des bébés caïmans de quelques centimètres de long, légèrement plus actifs que les adultes mais étant donné que notre guide a l’air de savoir exactement ou nous conduire dans la réserve pour voir les petits j’imagine qu’ils ne bougent pas beaucoup.

Malgré notre espagnol hésitant (voir insuffisant), nous apprécions ses commentaires sur la faune locale…et également son avertissement sur la suite de la piste apparemment impraticable. Si bien qu’à notre retour après avoir reçu confirmation de l’information, nous rebroussons chemin sur notre piste de la veille , un gros détour nous attend. Les premiers kilomètres du retour, nous restons suspendus à l’aiguille de température du moteur qui frôle les 100° C. Finalement nous soupçonnons un problème de ventilateur et nous partons tambour battant sur la piste et refroidissons ainsi avec succès notre moteur et gagnons par la même occasion probablement une heure de trajet au retour !

Deux jours après, en route vers les chutes d’Igazu nous atterrissons un peu par hasard au bout de quelques km de piste dans un camping abandonné à cette saison en bordure d’une petite plage idyllique.

On s’octroie une pause de 24h, les enfants à jouer à Robinson Crusoe, et moi à la mère Denis (sans la machine). On finit la soirée devant un grand feu sur un la plage.

Il faut quitter notre petit paradis, d’autant plus que Leonard a eu un peu de fièvre pendant la nuit. Après avoir visionné le film Mission de Roland Joffé avec les enfants, nous visitons les ruines jésuites de San Ignacio de Mini sous un soleil de plomb (à tour de rôle car Leonard reste dans le Camping car).

Sur ce, Virgile tombe également malade et à notre arrivée aux chutes d’Igazu le 2 septembre, nous déplorons deux énormes rhumes avec mal de gorge pour Virgile et fièvre pour les deux. Comme, Isaac avait également eu le droit à son mal de gorge quelques jours auparavant (et au rhume qu’il a vraisemblablement et en toute abnégation refilé à ses frères), nous étions à cours de pastilles homéopathiques et de collutoire pour la gorge, ce qui m’amena à aller à la Pharmacie. Armée de mon espagnol (on le rappelle hésitant voir très insuffisant) galvanisé par mes responsabilités de mère de famille, j’entame donc une conversation avec la dame de la pharmacie , je place avec succès la forme impersonnelle espagnol pour dire que mon fils a mal à la gorge et le célèbre « constipado ». Je mets un peu de temps à dire qui a quoi entre celui de 5 et de 11 ans, je refuse l’antibiotique et l’ibuprofène (il me reste du paracétamol), pour finalement me retrouver avec des pastilles (caramelos) genre strepsil et un truc pour le rhume, lacto chepaquoi, apparemment ça va pour les enfants de 5 et de 11 ans. De retour au camping, où nous avons installé notre camp en attendant que les enfants soient d’attaque pour les quelques heures de balades à Iguazu, je lis attentivement la notice des médicaments pour m’apercevoir que de toute évidence, la pharmacienne m’a donné un médicament contre… La constipation !!!

 

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