« Sous le soleil exactement » – Serge Gainsbourg (1967)

Mathilde
24 septembre 2017

Après avoir attendu quelques jours du coté argentin des chutes d’Iguazu avant de pouvoir enfin y traîner nos enfants fébriles (entre temps nous avons visité les urgences de la petite ville pour avoir une consultation – en espagnol – pour Virgile qui a abouti à la première proposition de la pharmacie Amoxicilline et ibuprofène), nous sommes passés au Brésil.

Les chutes se visitent des deux cotés de la frontière (le patelin où nous avons séjourné, Puerto Iguazu offre même un point de vue sur simultanément le Paraguay, le Brésil et l’Argentine). Cinq heures coté argentin et deux heures coté brésilien, ça peut paraître long, ça peut paraître cher mais ce sont les chutes d’Iguazu, celles qui firent dirent à Eleanor Roosvelt « Poor Niagara falls » (NDLR : citation du Lonely Planet).

Petit bémol : la foule, surtout coté brésilien (jour férié oblige).

Nous sommes vraiment étonnés par l’apparente différence de développement entre les deux villes frontalières, le coté brésilien paraissant avoir une trentaine d’années d’avance. Avant de rentrer en Bolivie, nous devons traverser un peu de Brésil, pas les plages, mais des régions peu touristiques où nous souffrons d’une chaleur écrasante, le thermomètre indique parfois 45°C sous le camping-car et 38°C à l’intérieur.

En conséquence, nous visons les points d’eau et heureusement il y en a pas mal dans la région (moyennant parfois des journées entières de route d’un point à l’autre). Nous nous baignons consécutivement dans un cours d’eau où les enfants peuvent se jeter d’une tyrolienne de 5 mètres de haut, dans une rivière à l’eau limpide où nous nageons parmi d’énormes poissons (où Isaac se fait « nioker » un doigt en leur donnant à manger, ils sont totalement inoffensifs mais faut pas leur proposer des pelures d’orange à la main) puis dans la piscine d’un lodge (hotel de brousse) dans le sud du Pantanal.

Nous partageons les pelouses avec de petits et d’énormes oiseaux, des sangliers, des singes et potentiellement des jaguars (en tout cas notre dernier « camping » indique qu’il est déconseillé de se promener la nuit pour ne pas croiser le chemin de jaguars ou de serpents venimeux. Nos principaux ennemis sont nettement moins glorieux, bien plus nombreux et pernicieux … les insectes !

Tout d’abord les moustiques contre lesquels nos répulsifs (français pour la France, français pour les zones tropicales mais périmés, et brésilien pour je ne sais où) se sont révélés assez impuissants, le moustique reste un moustique, agaçant, bruyant, « grattant », et implacablement assez futé pour rentrer dans un camping-car munis de moustiquaire et d’échapper au traditionnel « mousticide » que nous organisons chaque soir. Mais soyons clair, le principal problème du moustique est d’être originaire d’un pays où sévissent paludisme (dans la forêt amazonienne en fait), Chikungunya, Dengue et Zika …

En deuxième lieu, je nomme, « la mouche noire croqueuse, suceuse de sang », ça paraît exagéré comme dénomination et je ne suis pas sure que ce soit l’appellation officielle (quasi sure même que ça ne doit pas l’être), mais elle mérite son nom. 16h45, debout au bord du cours d’eau à filmer quelques secondes les enfants s’élancer d’un promontoire de 5 mètres, une nuée d’insectes s’accrochent à mes jambes, je ne peux pas me défendre parce que je suis armée de la caméra (et pas vraiment consciente du fléau). En quelques minutes une soixantaine de morsures (qui saignent instantanément), entourées de cloques, des journées de grattages, soulagées seulement par le vinaigre blanc, et deux semaines après encore les traces très visibles ! (je vous avais dit c’est moins glorieux que les empreintes de crocs d’un jaguar, j’espère juste que je n’aurais pas de cicatrices dans un an).

Enfin, on va les appeler « les autres », les « autres » sont des moucherons, qui nous volent au visage comme si nous étions de la charogne, les « autres » sont les fourmis piqueuses (douloureuses un instant puis oubliées), les autres sont aussi les blattes, les sauterelles, les fourmis volantes qui affolent mère et fils (un seul) …

Nous quittons le Brésil pour la Bolivie, avec le regret de ne pas en avoir découvert davantage mais avec l’espoir de trouver des températures plus clémentes de l’autre côté de la frontière, et enfin pouvoir à nouveau baragouiner et comprendre quelques mots. D’ailleurs, nous en profitons pour remercier tous les brésiliens que nous avons rencontrés d’avoir eu une confiance aveugle en nos compétences linguistiques et de nous avoir parlé si longuement malgré le fait que de toute évidence nous ne comprenions pas un traître mot de ce qui nous était dit.

3 comments on “« Sous le soleil exactement » – Serge Gainsbourg (1967)”

  1. Hilarant, merci Mathilde! Non, sérieusement. Je viens seulement de commencer à lire le blog car j’avais bien sûr oublié d’aller plus loin que la page Facebook… Merci Bertrand pour le « link »!
    Je suis contente que votre aventure soit réelle, et ça fait du bien de voir que c’est pas juste paradisiaque et exaltant, mais aussi plein de petits soucis, c’est ça qui va faire durer les souvenirs (les marques de morsures dans un an ha ha ha ha ha ha … sorry.)
    Bises à tous, c’est syper sympa de vous suivre dans vos aventures.

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